Notre première traversée en double en configuration ‘course’ sur BIG Z, notre nouveau Pogo30.
Après quelques préparatifs techniques avec le technicien NKE et un support précieux des cousins afin de coller les autocollants CAC, association que nous supportons activement, nous nous dirigeons du port de Pornichet où l’accueil fut très sympathique vers Saint Nazaire où le départ de la Transquadra sera donné sous le pont.
Notre idée est de participer en suivant les concurrents jusqu’au cap Finistère. C’est un bon entraînement pour nous dans la mesure où nous projetons de faire la prochaine édition.
Nous prenons donc le départ, en dehors de la ligne et en prenant garde de ne gêner personne, le vent est de 10/12 nds et nous louvoyons pour sortir de la baie de saint Nazaire. Le grand large est en vue, il est plus de 19.00h lorsque nous passons à proximité de la dernière marque de parcours avant le cap Finistere. C’est une belle image que de voir près de 70 voiliers en double ou en solo s’élancer vers cette aventure de haute mer.
Le ciel est bas et nous naviguons près bon plein, déjà à l’approche de la nuit, la flotte s’étire. La nuit noire sans lune s’abat brutalement nous laissant pour seul repère les feux de mat, à notre babord rouge, vert de l’autre côté et blanc pour ceux qui sont déjà devant nous ! Notre tactique de course établie avec l’aide de Gwen, figariste averti, est de longer au mieux la ligne directe car le vent va tourner à droite et forcir nous permettant d’envoyer le spi. En début de parcours le vent va plutôt refuser et nous contraindre afin de préserver notre vitesse de descendre sous la ligne directe. A la nuit noire, s’ajoute la pluie et les orages qui éclatent un peu partout. Le vent monte sous les grains et nous marchons maintenant à plus de 9 nds.
Les quarts s’organisent avec Sam mais nous tardons ensemble une bonne partie de la nuit.
Au petit matin, plus beaucoup de bateaux autour de nous, Sam à profité de l’adonnante pour envoyer le grand spi asymetrique.
Petit à petit le vent va monter 12 puis 15 puis 18/20 nds, nous faisons marcher le bateau au mieux en utilisant la houle qui commence à se former, le bateau plane, ces premières sensations d’accélération nous transportent, nous taquinons le départ au lof pour toujours plus d’adrénaline ! Le bateau est particulièrement stable, il accepte les surventes en accélérant, nous nous relayons à la barre toutes les heures. La concentration est de mise pour ne pas trop partir au tas. Malgré cela, quelques belles sorties de routes dont celle filmée se produiront. Mais le bateau repart de plus belle dans de grandes glissades, le compteur s’affole avec plusieurs accélérations à 14 nds puis 15 puis le record, 16,56 nds. A cette vitesse la quille chante ! Il est content ! Et nous jubilons.
Nous doublons un à un des concurrents, il sont parfois assez loin de nous mais nous commençons clairement à percevoir que nous gagnons des places.
Le vent forcit, 24 puis 25nds, nous sommes revenus derrière un concurrent portant un grand spi noir, ils l’affalent et en quelques minutes et repartent avec un spi rouge. Nous devons faire de même, nous ne tenons plus le grand spi. Nous exécutons un affalage impeccable, ae suite sera toute différente, cocotier, perte du sac de spi, puis prise de ris sur la GV au portant, nous perdons beaucoup de temps. Le concurrent au spi rouge s’est envolé ! Nous ne le retrouverons qu’au petit matin…
Lors de cette séquence et peut être grâce au pseudo demi tour pour essayer de repêcher le sac qui disparait de notre vue très rapidement, nous marchons tout de même à 9 nds sous grand voile seule, nous allons froler la catastrophe en passant à proximité, 50 m environ d’un Container flottant sur le flan laissant sortir une sorte de support jaune.
Je repère la position GPS et lance un PAN PAN à toute la flotte afin de signaler l’OFNI. Que faire, face à ce danger ! Nous réalisons notre impuissance et Sam relativise.
Nous sommes sous petit spi et marchons toujours au dessus de 12 nds régulièrement. La soleil se couche sur notre tribord et des dauphins nous accompagnent dans la houle, l’instant est magique, j’essaye de filmer tout en barrant.
Au petit matin, nous apercevons les côtes espagnoles, mais pourquoi aucun voilier autour de nous, j’en conclu que soit nous sommes premier, soit dernier !
Je cherche du réseau GSM afin de récupérer les positions de la flotte sur le site de la Transquadra, la comparaison n’est pas simple mais il apparait que nous devons être aux avants postes, nous sommes plus prêt de la côte. Soudain nous retrouvons devant nous le spi noir, nous ne savons pas qui est ce bateau mais sommes rassurés de retrouver un copain !
Nous changeons de spi pour le symétrique, renvoyons le ris… La manœuvre nous fait perdre de vue notre point de repère !
La route pour passer le cap est encore longue et au fil des heures nous apercevons puis croisons quelques bateaux, nous identifierons le 14 eme Xanlite en passant sous son vent malgré notre priorité tribord amure. Il est en course, nous sommes en spectateurs ! Il nous remercie de la main et je crois fait une photo de nous ! Ou nous regarde aux jumelles pour savoir si nous sommes un concurrent ;).
Quelques embardées plus tard avant d’affronter le vent du cap qui est toujours plus fort, nous affalons le spi symétrique, prenons un ris et renvoyons le petit spi symétrique.
nous passerons ainsi en longeant la côte alors que quelques concurrents repartent pour le large, c’est ici que nos routes se séparent.
Position de BIG Z à 17h57 ’43°16.817′ N et 009°13.731′ W soit à proximité du 10eme concurrent.