Et bien changement de décor à l’arrivée sur Gibraltar ! Tout d’abord une brume épaisse d’où s’extraient d’énormes cargos porte-conteneurs. Pas hyper accueillant… De plus, arrivant par la côte marocaine, le passage entre le rail et la côte est très étroit sur ma carte ! Dernier détail, du vent, beaucoup de vent nous attend à la sortie. Ceci dit, j’aime quand c’est fort !
Je suis tout de même assez tendu mais le bateau est en ordre pour affronter gros. Pour le moment c’est monté fin, spi léger et GV haute alors que nous longeons les côtes marocaines et pénétrons dans le passage. Et il fait jour !
Un vent de 8/10 nds nous pousse, quelle aubaine ! Par contre j’ai dit pas d’empannage, ou alors juste un pour se recaler ! Mais c’est plutôt trois empannages que nous ferons, comme à l’entraînement !
Au passage du 2ème cap, je remarque que le flux de nuages collés à la falaise s’accélère et, dans la seconde suivante, c’est 25 nds qui tombent de la montagne. Affalage instantané, le spi léger est rentré ! Nous sommes maintenant avec 30nds, en ciseaux, et passons à 8/9 nds avec un courant contraire d’environ 2 nds.
Le vent monte progressivement et nous sortons du détroit avec un bon 35 nds. Des montagnes d’eau s’entrechoquent et BIG Z saute comme un cabri de vague en vague dans la nuit noire !
Toujours en ciseaux, quelques feux devant moi m’intriguent. Je pense à une route de collision et décide donc de partir sur tribord. C’était effectivement un voilier passant lentement alors que nous déboulions à 13/14 nds !
Je reste toute la nuit à veiller car sans AIS je ne peux pas identifier correctement les routes des navires environnants.
C’est vers 05h00, après ne plus avoir vu un bateau à l’horizon que je rentre dormir par tranches de 20 minutes.
Aujourd’hui des zones de calme et de vent fort se sont succédées et à l’heure où j’écris, au sec, le pont est constamment submergé par des trombes d’eau. Il y a 30 nds et nous marchons à 14/15 nds en continu. C’est bruyant, assez brutal, mais la barre est douce et BIG Z surf à son aise.